Hounds of Love

Ben Young, 2016, Australie, DCP, VOstFR, 108', 16/18 ans

Archives 2017

Description

Australie, été 1987. Un couple de psychopathes sillonne les rues géométriques de Perth, écrasées par la canicule, à la recherche d'une nouvelle proie. Une jeune fille fait le mur pour aller danser. Elle hésite à monter dans la voiture mais s'y résout, rassurée par le siège enfant sur la banquette arrière... Le film de séquestration est un genre en soi, souvent centré sur les sévices subis par la victime. A rebours du voyeurisme malsain, ce premier film déplace les viols et la violence hors champ. Mais le rituel du ramassage des accessoires sanguinolents suffit à soulever le coeur. Si le thriller reste captivant de bout en bout, c'est pour son approche intrigante du couple de tueurs en série. Et pour le jeu tout en nuances de ses interprètes. Emma Booth, en particulier, est bouleversante dans le rôle de la compagne, tiraillée entre sa soumission aux fantasmes morbides de son mari et ses bouffées d'humanité pour sa jeune victime, qui lui rappelle ses propres enfants desquels les services sociaux la tiennent assez logiquement éloignée. La scène finale, sur le sublimement lugubre «Atmosphere», de Joy Division, dit toute la détresse de la banlieue aseptisée, entre indifférence et misère, et la banalité du mal qui rôde. «Walk in silence/Don't walk away, in silence/See the danger/Always danger. » (« Marche en silence/Ne t'enfuis pas, en silence/Vois le danger/Toujours le danger. ») – Jérémie Couston, Télérama