Deux mains gantées manipulent un téléphone portable sous les instructions d’une voix off. L’écran finit par s’éclairer pour montrer Hanna, qui se filme elle-même et son ami Mori. Ce smartphone sera alors acteur et chroniqueur de leur odyssée qui va entraîner avec eux Azi, musicien de rue à Téhéran, lorsqu'il guidera leur fuite vers la capitale. Alors que le récit est un long flash-back, le mélange d’images provenant du smartphone ajoutées à celles d’une caméra le plus souvent portée, donne au spectateur le sentiment d’assister aux événements en temps réel. Sentiment accentué par le choix de Parviz Shahbazi de tourner avec les rues de Téhéran comme décor. La vie de la jeunesse téhéranaise et sa vivacité, malgré les multiples contraintes, ses difficultés face à la police des mœurs, inspirent son souffle au récit. «Malaria» est en fait une ode à la jeunesse iranienne, et aussi un portrait affectueux de Téhéran. Cependant, si la joie de vivre de la jeunesse existe bel et bien, Parviz Shahbazi n’élude pas la réalité et les dangers d’un avenir compromis par des politiques sur lesquelles cette jeunesse n’a aucune prise. – Martial Knaebel (trigon-film)