A Girl Walks Home Alone at Night

Premier long métrage d’Ana Lily Amirpour, jeune réalisatrice iranienne née en Grande-Bretagne et élevée aux États-Unis, «A Girl Walking...» croise et brouille les genres et les influences à l’image de la pluralité des origines de sa créatrice, qui orchestre et disloque malicieusment dans un décor indéfini le ballet d’ombres damnées de caricatures universelles. « Ce que je préfère quand j’élabore un film, c’est le fait de construire un univers. [...] Créer un univers, c’est comme être dans un rêve. Il n’y a pas besoin d’être fidèle au monde réel. J’emmerde le monde réel. On ne va pas voir un film pour comprendre directement le monde réel. On y va pour saisir une émotion réelle.» « Est-ce que mon film est iranien? Je ne sais pas. [...] Mais quand on vous pose la question aussi fréquemment, ça vous amène à y réfléchir. Ça m’a interrogé sur ce qu’est l’Amérique et, plus largement, sur ce que le monde devient.»