Le premier long-métrage de Camille Vidal-Naquet, ainsi que son héros, est sauvage. Corps disponible, exploration possible, il se vend au gré d'autant de séquences, dont l'enjeu n’est pas tant une quelconque description socio-existentialiste que la cartographie de cet être rétif aux schémas de valeurs qu'il parcourt. «Sauvage» pose la question de l'amour, alors que son héros passe de passe en passe, se lie et se délie. Protagoniste passionnant que la caméra étreint, sa déambulation fascine. Il fascine parce que Vidal-Naquet se soucie moins des réponses que des questions, ignore le pourquoi et lui préfère le comment. Le chemin de Léo, que soutiennent un montage et une photo aiguisés, a cela de beau qu'il invite le spectateur à tracer son propre sillon, à entamer le compagnonnage de cet homme capable d'ingérer tout ce qui passe, et de digérer tout ce qui casse. – Simon Riaux, Écran large