Enfin ! Depuis que nous avons repris le chemin du Cinéma Bellevaux, et, malgré la torpeur estivale dont on peine à se défaire, nous avons compté les jours qui nous séparent de ce premier coup de clé, de ce premier billet tendu, de vous cher·e·s spectateurices et de cette première séance au titre évocateur : «Désir».
Battue la poussière, voilà que le cinéma reprend des couleurs, le rouge nous monte aux joues et le projecteur s’est doucement remis à ronronner.
Dévoilé dans la section Panorama et récompensé du prix œcuménique à la Berlinale en 2024, «Désir» fait partie de «La Trilogie d’Oslo» de Dag Johan Haugerud, qui nous offre une étude en trois actes – distincts et complémentaires – de la complexité des relations humaines, sans tabous. Dans cette variation aussi délicate qu’intime, on s’interroge avec les personnages : comment concilier notre envie de liberté sans faire souffrir ceux qu’on aime ?
«Amour» et «Rêves», complétant cette trilogie, sont à découvrir respectivement au Cinéma CityClub et au Cinématographe jusqu’à la fin du mois de septembre.
La Norvège semble être à l’honneur de cette semaine de reprise, puisque vous pourrez découvrir tous les jours «Valeur sentimentale», Grand Prix et longue ovation au dernier Festival de Cannes. Joachim Trier («Oslo, 31 août», «The Worst Person in the World») ne déçoit pas pour qui connaît et aime son cinéma – on y retrouve quelques gimmicks et Renate Reinsve – toujours impeccable – partageant ses traumas avec Inga Ibsdotter Lilleaas, Stellan Skarsgård ou encore Elle Fanning. L’histoire d’une famille bourgeoise emmurée dans ses silences et ses absences et qui convoque, avec une certaine sensibilité, le cinéma pour faire la paix et défaire les mauvais souvenirs.
À l’affiche également, «Confidente», un huis clos psychologique qui ne tient qu’à un fil, puisque vous serez pendu·e·s aux lèvres d’Arzu, employée d’un call-center érotique en Turquie, qui se retrouve suite à un séisme et, malgré elle, embarquée dans un engrenage dont elle ne sait se défaire. Aussi court qu’engagé, ce film pointe la violence des hommes, mais aussi le cynisme des élites au fil d’un récit dense et efficace.
Et puis, nous avons pensé à celleux qui auraient peut-être raté ces deux films qui nous tenaient à cœur, à savoir «Eureka» de Lisandro Alonso et «L’Accident de piano» de Quentin Dupieux. Quand on se demande dans le premier où se trouve la frontière du réel, elle nous paraît, une fois n’est pas coutume, plus proche que jamais chez Dupieux. «Eureka» ! La plongée dans ce film-fleuve, intrigant et noyé de mysticisme, nous invite inéluctablement à prendre du recul et à nous élever, pour observer, en filigrane, la condition indigène. Tandis que Dupieux signe une satire grinçante en tournant sa caméra comme un miroir vers une génération en perpétuelle recherche de spectaculaire, révélant sans détour le vide qui nous entoure.
Nous espérons vous retrouver nombreux·ses pour cette nouvelle saison – que nous souhaitons à l’image de cette première semaine de programmation, faite de lutte(s) et de passion(s).
Nous profitons également de cette première newsletter pour vous annoncer que notre salle sera désormais également ouverte les dimanches matins.
Tous les films prochainement à l’affiche et nos futurs évènements sont à retrouver ici.
Nous vous remercions pour votre fidélité à nos côtés et vous rappelons qu’aujourd’hui plus que jamais, votre soutien et votre présence sont essentielles : les cinémas indépendants sont vulnérables et le nôtre ne fait pas exception. Nous vous invitons chaleureusement à devenir membre de l’Association BelEcran, à prendre ou offrir un abonnement, et surtout à continuer de venir nombreux·ses au Cinéma Bellevaux <3