Miss Violence

Alexandros Avranas, 2013, Grèce, DCP, version originale grecque sous-titrée anglais et français, 98', 16/16 ans

Archives 2016

Description

Le jour de ses 11 ans, la jeune Angeliki tombe du balcon. Tandis que les services sociaux optent pour un suicide, la famille privilégie la thèse de l’accident. « Miss violence », lion d’Argent de la Mostra de Venise, va nous plonger dans le quotidien d’une famille grecque, bourgeoise et primitive. À l’écran, des couleurs soignées, partout (taupe et vert clair des chaises, des vêtements, des tapis et même des meubles), et une sensation permanente d’oppression, de monde fermé. Tout se passe dans des espaces étroits, les corps sont souvent encadrés sans tête, les regards sont progressivement noyés dans la terreur. Ce film pourrait être allemand, danois, ou d’un autre pays d’Europe du Nord, certainement pas de la Méditerranée. Dans de cet emballage aseptisé va se jouer ce que la tragédie grecque antique n’avait jamais osé. Themis Panou qui joue le père a reçu la Coppa Volpi du meilleur acteur. C’est une bête dans la peau d’un homme doux. Il peut exprimer de l’amour, prend soin de sa famille. C’est un patriarche prévaricateur. L’histoire a lieu à Athènes, ville que nous ne saurions pas reconnaître, dans une indétermination spatio-temporelle qui mène le spectateur bien au-delà de la simple chronique de l’échec d’une famille bourgeoise. En réalité, il s’agit d’un film politique sur la société grecque, même si la politique n’est même pas vaguement évoquée. –  Sabina Ambrogi, "Rue89"