Dès mercredi et jusqu’à la fin du mois de juin, à l’occasion de la sortie de «Jardin d’été» (1994) en version restaurée, nous sommes heureux·ses de proposer un petit focus dédié à Shinji Somai, figure majeure – et injustement méconnue – du cinéma japonais des années 80/90, et porté aux nues par la génération de cinéastes suivante, de Kore-eda à Hamaguchi. Considéré comme un cinéaste de l’adolescence, Somai filme les péripéties et les errements de ces adultes en devenir avec beaucoup de délicatesse – autant sur le fond que sur la forme. De cette période d’apprentissage, il nous est donné à voir ces infimes et invisibles instants qui font grandir dans un doux mélange d’innocence et de vérité : on rit et on pleure, on interroge aussi bien la vie que la mort, et ce monde qui nous entoure.
Dans «Jardin d’été», suivez les tribulations de trois jeunes garçons qui, dans la chaleur de l’été, se lient d’amitié à un vieil homme vivant reclus derrière les herbes folles et sauvages, en plein cœur de Kobe, et laissez la magie opérer.
En parallèle, vous pourrez également re-voir, à deux reprises seulement, «Typhoon Club» (1985) et «Déménagement» (nommé dans la catégorie «Un certain regard» au festival de Cannes en 1993).
Ce jeudi 12, ÉVÈNEMENT !
Venez découvrir «Kneecap» en avant-première, ou l’histoire légèrement réarrangée de Liam Óg Ó hAnnaidh (aka Mo Chara), Naoise Ó Cairealláin (aka Móglaí Bap) et JJ Ó Dochartaigh (aka DJ Próvaí), et de leur rencontre qui les mena à former le projet hip-hop irlandais du même nom qui secoue la scène musicale internationale ! Le film dépeint au passage une réalité alternative de l'histoire de l'Irlande plus contemporaine, à travers cette lutte pour la reconnaissance du gaélique irlandais. Un humour électrisant, une énergie folle et contagieuse et un rappel que la culture populaire défend aussi une conscience et un engagement politique ! Cette séance sera présentée par Joshua Orsi, gérant de Disc-à-Brac.
À différentes échelles, il est aussi question de politique dans le crépusculaire «Harvest», dans le nécessaire documentaire de Maja Tschumi «Les Immortels» et dans le tendu et complexe «Pooja, Sir». Nous prolongeons également «Tardes de soledad» ou la corrida démontrée par Albert Serra ainsi que le haut-en-couleur et étourdissant «The Phoenician Scheme».
À vos agendas :
Le 24 juin, à l’occasion de la fête du Québec, et pour la première d’une nouvelle collaboration dont nous nous réjouissons beaucoup (et dont nous vous parlerons plus en détail à la rentrée), CinéBobines Québec présentera «Le Déclin de l’empire américain», le premier film d’une série de quatre œuvres signées Denys Arcand, et qui fêtera ses quarante ans en 2026. Malgré le temps qui passe, son titre et ses thèmes – tensions entre générations, quête du bonheur, illusions collectives – restent étonnamment actuels (réservation conseillée).
Le 29 juin, l’Association Suisse-Japon organise, en partenariat avec la Maison de la Culture du Japon à Paris, une séance spéciale de «Tora San», premier film de la série Otoko wa tsurai yo (C’est dur d’être un homme), réalisé en 1969 par Yoji Yamada, lui aussi pilier du cinéma japonais longtemps négligé en dehors de ses frontières. Cette séance sera présentée par Claude Leblanc, journaliste et auteur du livre «Le Japon vu par Yoji Yamada».