Film
En Amazonie péruvienne, pour les Kukama-Kukamiria, la rivière est au centre de la société. Elle sert de route, fournit du poisson et incarne le lieu où la communauté se retrouve, nage et se détend. Elle constitue surtout le centre de sa spiritualité et de son histoire, car leurs ancêtres y vivent, dans un univers parallèle sous l’eau.
Hélas, avec le développement économique et la mondialisation, la rivière et la culture Kukama sont menacées. Des entreprises étrangères détruisent l’Amazonie et pillent ses ressources. Les communautés autochtones perdent ainsi du territoire, manquent d’infrastructures essentielles et voient leur identité et leurs traditions mises en péril.
Mêlant animation et documentaire, «Karuara, People of the River», témoigne de la beauté et de la profondeur de la vision du monde amazonien à travers l'histoire d'une chef Kukama, de sa lutte pour la protection de la rivière Marañón et de la défense de l'univers magique et des êtres qui peuplent ses eaux.
Le film a également fait partie d'un processus juridique innovant visant à protéger l'une des principales rivières de la jungle péruvienne.
Discussion
Profitant de la venue de Stephanie Boyd et Miguel Araoz Cartagena dans le cadre du Festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH), nous vous proposons une rencontre avec les cinéastes afin de prolonger la discussion autour de la réalité des populations autochtones et de leur préservation au travers de l'exemple des Kukama-Kukamiria.
La discussion sera moderée par Laura Flórez, chercheuse en anthropologie et art.
Les recherches et l'enseignement de Laura Flórez se concentrent sur les esthétiques des organisations de base, les archives et la violence dans l'art en Colombie au XXIème siècle. Laura se situe entre l'art et l'anthropologie, elle travaille actuellement à l'Université de Kassel et à l'HETSL. Ses publications plus récentes sont «Feralization of curatorial practices : The encounter between activists and curators of memory centers» (2025) et «Promesas subalternas que resisten a la industria académica en Europa» (2024). Laura apprécie les discussions et les débats publics.
Images © Quisca, Miguel Araoz Cartagena