Edito
Avant d’embrasser une carrière musicale au début des années 90 – qui le verra publier près d’une centaine de disques, tous formats confondus, sous le nom de Palace puis de Bonnie ‘Prince’ Billy – Will Oldham a songé à épouser une carrière d’acteur. D’abord au théâtre, son premier amour, puis au cinéma. Mais il a rapidement déchanté face à cet univers si éloigné du sien – «J’étais un peu perplexe quant à savoir quelle pouvait bien être ma place dans ce monde (…) Je me suis dit qu’il y avait probablement une vie plus naturelle pour laquelle j’étais fait.» – et a choisi de prendre les choses au jour le jour et d’empoigner une guitare.
Malgré ce changement de cap, le cinéma continuera à occuper une place en marge dans la carrière de Will Oldham, entre apparitions remarquées («A Ghost Story», «Jackass 3D», «The Bikeriders»), chansons originales (pour «Quelque chose d’organique», «This Must Be The Place» ou encore «Peter et Elliott le dragon») et amitiés fidèles. Parmi celle-ci, on compte la cinéaste Kelly Reichardt, rencontrée sur les bancs de l’université lors d’un séminaire consacré à Robert Bresson. Après avoir collaboré avec Will Oldham pour la musique de son premier court-métrage, «Ode», elle lui a d’abord demandé à conseils pour les lieux de tournage avant de lui proposer un rôle dans «Old Joy», d’abord celui de Mark, puis celui de Kurt.
Cette prestation est sans doute la plus marquante et aboutie de Will Oldham sur grand écran, depuis «Matewan» de John Sayles, en 1987. Alors âgé de 17 ans, Oldham y avait vécu sa plus belle expérience cinématographique. «Assez vite j’ai compris que j’avais vécu une expérience hors norme avec (ce film), confiait-il récemment aux «Cahiers du cinéma». La satisfaction que j’ai eue de le faire était quelque chose d’anormal!» Près de 20 ans séparent «Old Joy» de «Matewan». Le temps pour renouer pleinement avec le cinéma. Et de tracer sa route entre-temps. – CinéPlatine
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Matewan
En mai 1920, à Matewan en Virginie-Occidentale, des mineurs, menés par le syndicaliste Joe Kennehan, s’opposent à l’expulsion de leurs familles d’un campement de sans-abris par la compagnie d’exploitation qui les emploie, l’Agence Baldwin-Felts Detectives.
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